Alpine dans le dur : toujours aucun point au compteur en 2025, malgré des signes encourageants
Après deux manches disputées en ce début de saison 2025, Alpine reste la seule équipe du plateau à ne pas avoir inscrit le moindre point. Si les chronos en légère amélioration pourraient laisser espérer un redressement, les faits sont là : ni Pierre Gasly ni Jack Doohan n’ont réussi à se hisser dans le top 10. Un départ de saison qui rappelle cruellement le cauchemar vécu en 2024.
Deux courses, zéro point : Alpine vit une nouvelle entame de saison extrêmement délicate en Formule 1. Si la comparaison avec l’an passé semble inévitable, les ressemblances sont frappantes. L’écurie franco-britannique peine encore à transformer ses légers progrès en résultats concrets. Malgré une voiture annoncée plus performante sur le papier, les autres équipes ont également fait des pas de géants, reléguant Alpine au rang d’observateur impuissant.
Pierre Gasly se démène au volant d’une monoplace qui peine à trouver sa place dans le peloton. Le Français, expérimenté et accrocheur, donne tout sur la piste. En Chine, il était à la porte des points avant d’être disqualifié pour une infraction technique mineure. À cela s’ajoute une perte d’efficacité aérodynamique due aux nouvelles exigences de renforcement des ailerons, qui semblent davantage handicaper Alpine que ses rivales. Un ensemble de petits désavantages qui s’accumulent, empêchant toute percée dans le classement.
Dans l’autre baquet, Jack Doohan découvre la Formule 1 dans des conditions loin d’être idéales. Le jeune Australien, seulement trois départs à son actif avant cette saison, a déjà connu deux courses mouvementées. En Australie, il termine prématurément dans un mur, et en Chine, il accumule 20 secondes de pénalité. L’apprentissage est rude, et les rumeurs commencent à bruisser autour de son avenir. Le nom de Franco Colapinto, l’Argentin impressionnant en F2, revient avec insistance dans les paddocks. La pression est donc palpable sur les épaules du fils de l’ancien champion du monde de moto, qui peine à s’imposer dans un environnement aussi compétitif.
Alpine doit aussi faire face au vide laissé par le départ d’Esteban Ocon. Le Normand, désormais chez Haas, s’épanouit dans une monoplace bien plus compétitive qu’en 2024. Il avait pourtant offert à Alpine son meilleur résultat l’an dernier avec une brillante deuxième place au Brésil, sans oublier sa victoire en Hongrie en 2021. Son absence se fait sentir tant sur le plan technique qu’humain, lui qui savait tirer le meilleur d’une voiture même capricieuse.
La concurrence, elle, ne faiblit pas. Williams a su miser sur un duo solide et sur une voiture performante dès les premiers tours de roue. Racing Bulls, malgré des choix stratégiques hasardeux en Chine, peut compter sur un Isack Hadjar très prometteur, et un Yuki Tsunoda étonnamment discipliné, qui rêve toujours d’un avenir chez Red Bull. Ces éléments créent une dynamique dans le peloton dont Alpine semble pour l’instant exclue.
Pierre Gasly apparaît de plus en plus isolé dans cette structure qui cherche encore ses repères. Il ne pourra pas, à lui seul, ramener l’écurie dans les points. Jack Doohan doit absolument gagner en régularité et en assurance s’il veut conserver sa place et contribuer au développement de la monoplace. Mais dans un paddock où chaque baquet est convoité, la moindre faiblesse peut être fatale.
Il faut néanmoins reconnaître une certaine progression par rapport à 2024. La voiture semble un peu mieux née, les temps au tour en témoignent, et les incidents qui ont empêché Alpine de marquer ne sont pas tous liés à la performance pure. Mais dans un championnat où la moindre opportunité doit être saisie, chaque erreur, chaque défaillance coûte cher. Pour espérer inverser la tendance, l’équipe devra redoubler d’efforts, tant en fiabilité qu’en stratégie, et surtout capitaliser dès que l’occasion se présente. Car à ce rythme, même une modeste dixième place pourrait finir par paraître inatteignable.
